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Prêche #21 « Jésus dans le Coran » (Anne-Sophie Monsinay, 12 février 2021)

L’objet ici n’est pas de revenir sur les enseignements donnés par Jésus car le Coran ne le fait pas et ce serait bien trop long pour une simple khutba. Cela ne dispense pas bien évident chaque musulman de le faire en consultant les évangiles. Nous tacherons dans ce sermon de mettre en exergue son statut et ses caractéristiques ainsi que de comprendre quelle place il occupe dans le Coran et quel rôle et fonction il peut avoir aujourd’hui pour les musulmans.
Le Prophète Jésus ou Issa en arabe fait l’objet de divergences entre les 3 religions abrahamiques. Il est à la fois le clivage et l’union du judaïsme et du christianisme. Avant d’être Prophète, il est avant tout juif pratiquant et rabbin qui enseigne dans les synagogues. En le reconnaissant comme Prophète et Messie, les chrétiens se séparent des juifs qui le rejettent. Le Coran se veut l’arbitre des débats entre les juifs et les chrétiens concernant Jésus.

Prêche #53 Aïd el-fitr « La prière collective du vendredi » (Anne-Sophie Monsinay, 10 avril 2024)

As-Salâm ʿalaykum wa rahmatu llâh wa barakâtuhu. Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.
‘Aïd mubarak sa’îd ! Je vous souhaite une bonne fête de la rupture du jeûne ! Que ce mois de purification physique entraîne la purification de notre âme afin qu’elle devienne le réceptacle de la Parole et de l’Esprit divins. Que les bienfaits spirituels de ce mois de jeûne perdurent en nous, rejaillissent sur autrui, et que Dieu nous élève et nous comble de Ses bénédictions !

Prêche #51 « Jeûner n’est pas un acte, c’est une disposition de l’être » (Omero Marongiu-Perria, 16 mars 2024)

Cher.e.s frères et sœurs réuni.e.s ici en cette belle soirée du ramadan, je me plie avec plaisir à l’exercice rhétorique dont le cadre m’a été imposé par l’imame Anne-Sophie Monsinay, à savoir parler d’un thème en lien avec le jeûne. Je vous propose donc une petite plongée dans le passage coranique évoquant le jeûne pour en extraire quelques enseignements. Voici le passage :

Prêche #50 Moïse en islam : l’archétype du cheminement initiatique (Anne-Sophie Monsinay, 2 février 2024)

Moïse est le premier Prophète à apporter une Révélation à la fois spirituelle et légiférante. Avant lui, d’autres Prophètes, comme Noé ou Joseph, avaient transmis les enseignements de Dieu et invités à l’Unicité divine mais sans fournir de Révélation. A l’exception peut-être d’Abraham dont les feuillets sont mentionnés dans le Coran et dont au moins une partie des pratiques religieuses étaient ritualisées (processions autour de la Kaaba avec Ismael). Certains juifs attribuent le Sefer Yetsirah, le « Livre de la Création » à Abraham. Il s’agit d’un texte métaphysique relatant la création du monde à travers les lettres hébraïques. Si cet ouvrage offre de nombreux enseignements sur le fonctionnement spirituel de la création, il n’établit pas de prescriptions religieuses pour une communauté. La Torah sera donc la première révélation ayant cette vocation : elle offre ainsi un cadre à la fois pratique et spirituel au peuple de Moïse. Le Coran qualifie la Torah de « Livre du discernement » offrant guidance et Lumière pour l’humanité. En cela, Moïse incarne la promesse que Dieu a faite à Abraham à travers son fils Isaac et devient ainsi une des grandes figures prophétiques aussi bien des juifs que des chrétiens et des musulmans. La Torah indique la grandeur prophétique de Moïse à travers ce verset :

Prêche #49 Coran et stoïcisme (Eva Janadin, 19 janvier 2024)

Chers sœurs, chers frères, chers amis,

C’est avec plaisir de partager avec vous ce temps de prière et de réflexion du vendredi. Que Dieu puisse nous donner la paix et la sérénité, la sagesse d’accepter les choses que l’on ne peut pas changer et le courage de changer les choses que nous pouvons changer. Puissions-nous également apprendre à connaître et à admirer avec humilité la création et les lois de l’univers.

Prêche #41 Aïd el-fitr « La conscience du souffle divin qui irrigue le monde » (Omero Marongiu-Perria, 21 avril 2023)

Allahu Akbar, Allahu Akbaru kabîran wa l-hamdu lillâhi kathîran wa subhâna-Llâhi
bukratan wa açîlan wa lâ hawla wa lâ quwwata illa bi-Llâh, Allâhu akbaru wa ajall, Allâhu akbaru
‘alâ mâ hadânâ, Allâhu Akbaru lâ ilaha illa-Llâh, Allahu akbaru wa li-Llâhi l-hamd. Wa uçallî
wa usallim ‘alâ sayyidinâ Muhammad, khâtimi l-anbiyâ’i wa l-mursalîn
.
Dieu est Plus-grand, en sa Grandeur infinie, la louange lui revient, qu’il soit glorifié matin et soir. Il n’existe de force et de puissance qu’en Dieu, il est plus à même d’être glorifié.
Dieu est plus grand et nous le remercions pour la guidance dont il nous a gratifiés.
Dieu est plus Grand, point de divinité si ce n’est lui. Je prie et j’adresse mes salutations sur notre noble Prophète, Muhammad, l’ultime Prophète et Messager, et j’adresse mes voeux de paix et de fraternité à l’humanité.

Prêche #40 « Le mois de Ramadan et la nuit du destin : sens et modalités » (Anne-Sophie Monsinay, 7 avril 2023)

Le sens spirituel du jeûne

Le jeûne renvoie à l’idée d’un retrait du monde et de notre quotidien. « Saoum » signifie « jeûner, s’abstenir, faire abstinence, chômer, se taire, se calmer ». En se privant d’un élément vital pour le corps, nous l’affaiblissons et apprenons à le maîtriser. Nous sommes moins soumis à notre corps, à ses désirs, à notre mental, à notre ego et plus en phase avec notre état divin. En délaissant notre corps, nous nous détournons de ce qui contient notre incarnation et nous ancre dans ce monde. Nous favorisons des états spirituels plus poussés et plus propices à nous relier à l’Unité. Cela ne doit être qu’occasionnel car nous sommes sur terre pour vivre notre incarnation et nous réaliser dans notre corps. Néanmoins, le jeûne est un bon outil pour développer des facultés spirituelles. Paradoxalement, ce délaissement du corps entraîne en réalité une plus grande attention à celui-ci. Nous prenons davantage conscience de notre état physique, de notre force ou faiblesse physique avant de prendre conscience de la force spirituelle prodiguée par le jeûne. Les aliments consommés au moment de la rupture du jeûne le sont avec plus de conscience et ont un effet plus immédiat et ressenti sur notre corps. Par exemple, le jeûne sera vécu avec plus de difficultés au lendemain d’un repas trop copieux ou inadapté.

Prêche #38 « Quel statut le Coran accorde-t-il aux Révélations antérieures ? » (10 février 2023, Anne-Sophie Monsinay)

En tant que dernière religion issue de la lignée Abrahamique, l’islam se place dans la continuité des révélations qui précèdent le Coran. Cette position donne au Coran un rôle de rappel et de confirmateur du message spirituel mais aussi parfois un rôle de correcteur des interprétations antérieures. Pour certains musulmans, l’arrivée de l’islam implique un changement de paradigme vis-à-vis des révélations précédentes. Dans cette conception, même si les révélations sont considérées comme authentiques (dans les faits c’est rarement le cas, nous y reviendrons), l’arrivée d’un nouveau Prophète impliquerait l’abolition des messages précédents et l’adhésion pour tous les croyants au nouveau message révélé. L’année dernière, j’avais abordé le statut des juifs et des chrétiens dans le Coran (Prêche #31). Nous allons à présent nous intéresser au statut de leurs révélations respectives. La révélation du Coran a-t-elle rendu la Bible caduque ou au contraire, la Torah et l’Evangile font-ils partis des textes sacrés des musulmans ?

Prêche #36 « Les dons de Dieu » (21 octobre 2022, Anne-Sophie Monsinay)

Le don des Révélations : don de la Torah mais pas don du Coran ?

Le terme de « don » est très fréquemment utilisé dans le Coran pour évoquer la révélation de la Torah et de l’Evangile. En revanche, pour le Coran, le mot utilisé évoque davantage une « descente » de la révélation plutôt qu’un don. Les nombreux versets traitant du processus de révélation utilisent un terme arabe issu de la racine nazala qui signifie « descendre, venir dans un lieu pour d’y fixer, s’installer, demander l’hospitalité » mais aussi « s’abaisser » avec l’idée que Dieu réduit Sa puissance pour se rendre accessible à l’être humain en rendant Sa Parole compréhensible pour lui. Cela passera bien sûr par l’emploi de la langue arabe qui a été choisi non pas parce qu’elle serait une langue plus sacrée qu’une autre ou la langue de Dieu mais parce qu’elle est une langue « claire », la langue du peuple récipiendaire de la Révélation, rendant ainsi le contenu compréhensible par tous. Cela signifie également que le contenu du Coran prend en compte les réalités contingentes, le quotidien des arabes de l’époque de la Révélation et que Dieu adapte son discours en fonction de ces événements. C’est pour cela que le Coran insiste sur la distinction à faire entre le texte révélé que nous avons aujourd’hui entre les mains et la « mère du Livre » (Oum al kitab) qui comprend l’intégralité des Paroles de Dieu dont le Coran n’est qu’une toute petite partie qui se limite à la compréhension humaine. Des vérités absolues s’y trouvent bien mais elles restent voilées et ne se révèlent qu’à ceux qui se purifient pour y accéder. Tel est le sens des versets 77 à 79 de la sourate 56 :

Prêche #31 « Quel statut le Coran accorde-t-il aux juifs et aux chrétiens ? » (25 février 2022, Anne-Sophie Monsinay)

En tant que dernière religion issue de la lignée Abrahamique, l’islam se place dans la continuité des révélations précédentes. Cette position donne au Coran un rôle de rappel et de confirmateur du message spirituel mais aussi parfois un rôle de correcteur des interprétations antérieures. Certains musulmans ont compris cette posture de dernière religion abrahamique révélée comme la garantie de faire parti du bon groupe de croyant et d’obtenir ainsi le salut, voir d’être les seuls à l’obtenir. Par conséquent, certains pensent que cela signifierait que les messages antérieurs au Coran seraient caduques et que les juifs ou les chrétiens se seraient perdus dans de mauvaises interprétations au point de perdre leur statut de « gens du livre ». Qu’en est-il réellement ? L’islam n’invite-il qu’à être musulman ?