Prêche #61 « Divines blessures » (Marie-Laure Bousquet, 7 février 2025)
Je ne suis qu’un homme comme vous. (Coran 18 : 110)
Catégorie : Khutba
Je ne suis qu’un homme comme vous. (Coran 18 : 110)
Après la mort d’un proche, nombreuses sont les personnes s’interrogeant sur les étapes et l’état de l’âme de leur défunt. Au-delà de se rassurer, les réponses apportées à ces questionnements participent pleinement au processus de deuil. Par ailleurs, comprendre le fonctionnement de l’après vie terrestre permet de donner du sens à notre lien à Dieu et à nos pratiques religieuses. Il s’agit donc d’un sujet à la fois fondamental et extrêmement délicat car les informations socio-historiques dont nous disposons sur les primo-musulmans ne seront pas d’une grande aide pour élucider l’après-vie terrestre. La science quant à elle offre aujourd’hui quelques éléments de réponse avec les études sur les expériences de morts imminentes (EMI). Si ces dernières permettent de prouver l’existence d’une vie après la mort, avec l’idée que l’âme survit à la mort du corps, elles ne donnent pas de détails sur les étapes de l’après vie. Seuls les textes sacrés pourront apporter des éléments de réponse plus précis.
Chères sœurs, chers frères en humanité,
Comment à notre échelle, en tant que créatures de Dieu, pouvons-nous nous comporter avec équité et justice envers les autres ?
Le Coran a été révélé dans un contexte social bien précis, caractérisé par un système tribal et esclavagiste. À l’époque, la concurrence entre les clans et les tribus était forte, conduisant les plus forts et les plus puissants, notamment ceux qui avaient pris le monopole du commerce de La Mecque, à opprimer les plus faibles et à créer un système social profondément inégalitaire. Le Coran a donc non seulement transmis un message spirituel, mais aussi un message social pour améliorer la situation et nous donner des principes pour permettre de continuer le progrès vers l’égalité complète entre les individus d’une même société. C’est ce que nous souhaitons porter ici dans cette mosquée à travers la notion de progressisme.
Les versets faisant l’éloge de la perfection de la création et de la nature sont très présents dans le Coran. Ils constituent une véritable cosmologie mystique sur laquelle les musulmans sont en permanence invités à réfléchir et à méditer. Parmi ces versets, les animaux trouvent toute leur place. Le Coran nous explique leur statut, leur fonctionnement et encadre les liens que nous avons avec eux. Ces dispositions ont un impact aussi bien environnemental que spirituel.
Dans un livre intitulé « Les femmes, l’amour et le sacré »(1), je lis cette phrase de Nadia Benjelloun tirée de son avant-propos : « La pire des contradictions que les genres ont entretenue pendant des millénaires a fait coexister la sacralisation et l’oppression de la femme pour laquelle, parfois tout en la chantant, l’homme a souvent été, et demeure encore, dans bien des sociétés, un maître ». Cette supériorité céleste / infériorité terrestre est fermement condamnée à plusieurs reprises dans le Coran. Il s’agira ici pour moi de « dé-bondieuser » Marie, c’est-à-dire de la sortir de cette logique de séparation étanche aliénante et l’inscrire dans un autre mouvement de pensée, celui de l’alliance « corps spirituel, terre céleste » pour reprendre le titre d’un des ouvrages d’Henri Corbin (2). Autrement dit une logique « imaginale », la seule, à mon sens, susceptible de la libérer de cet enfermement dans les insistances obsessionnelles sur sa « virginité », sa « perfection », sa « pureté » qui en font une non-femme réelle ou plutôt une figure maternelle soumise et passive à l’ombre d’un fils prestigieux.
As-Salâm ʿalaykum wa rahmatu llâh wa barakâtuhu. Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.
‘Aïd mubarak sa’îd ! Je vous souhaite une bonne fête de la rupture du jeûne ! Que ce mois de purification physique entraîne la purification de notre âme afin qu’elle devienne le réceptacle de la Parole et de l’Esprit divins. Que les bienfaits spirituels de ce mois de jeûne perdurent en nous, rejaillissent sur autrui, et que Dieu nous élève et nous comble de Ses bénédictions !
Cher.e.s frères et sœurs réuni.e.s ici en cette belle soirée du ramadan, je me plie avec plaisir à l’exercice rhétorique dont le cadre m’a été imposé par l’imame Anne-Sophie Monsinay, à savoir parler d’un thème en lien avec le jeûne. Je vous propose donc une petite plongée dans le passage coranique évoquant le jeûne pour en extraire quelques enseignements. Voici le passage :
Moïse est le premier Prophète à apporter une Révélation à la fois spirituelle et légiférante. Avant lui, d’autres Prophètes, comme Noé ou Joseph, avaient transmis les enseignements de Dieu et invités à l’Unicité divine mais sans fournir de Révélation. A l’exception peut-être d’Abraham dont les feuillets sont mentionnés dans le Coran et dont au moins une partie des pratiques religieuses étaient ritualisées (processions autour de la Kaaba avec Ismael). Certains juifs attribuent le Sefer Yetsirah, le « Livre de la Création » à Abraham. Il s’agit d’un texte métaphysique relatant la création du monde à travers les lettres hébraïques. Si cet ouvrage offre de nombreux enseignements sur le fonctionnement spirituel de la création, il n’établit pas de prescriptions religieuses pour une communauté. La Torah sera donc la première révélation ayant cette vocation : elle offre ainsi un cadre à la fois pratique et spirituel au peuple de Moïse. Le Coran qualifie la Torah de « Livre du discernement » offrant guidance et Lumière pour l’humanité. En cela, Moïse incarne la promesse que Dieu a faite à Abraham à travers son fils Isaac et devient ainsi une des grandes figures prophétiques aussi bien des juifs que des chrétiens et des musulmans. La Torah indique la grandeur prophétique de Moïse à travers ce verset :
Chers sœurs, chers frères, chers amis,
C’est avec plaisir de partager avec vous ce temps de prière et de réflexion du vendredi. Que Dieu puisse nous donner la paix et la sérénité, la sagesse d’accepter les choses que l’on ne peut pas changer et le courage de changer les choses que nous pouvons changer. Puissions-nous également apprendre à connaître et à admirer avec humilité la création et les lois de l’univers.
(Cela) selon l’imprégnation colorante et qui excelle plus qu’Allah en matière d’imprégnation colorante ? (2 : 138)