Catégorie : Quelles alternatives ?

« Islam et pandémie : contre l’obsession des rites et des normes religieuses, les vertus d’une éthique musulmane » (Eva Janadin)

« Repenser la foi à la lumière de la raison, telle est l’une des leçons que nous pourrons retenir du confinement et de cette pandémie du Covid-19. Voltaire disait avec grande justesse : « Ceux qui peuvent vous faire croire en des absurdités pourront vous faire commettre des atrocités. » Cette sagesse fait écho à un vieil adage mutazilite : « Nous rejetons la foi comme seule voie vers la religion si elle rejette la raison. » Le Covid-19 est l’occasion pour les croyants de toutes confessions de se débarrasser des superstitions qui obscurcissent le discernement. Aujourd’hui, beaucoup le font déjà et ont montré que la vie primait sur les rituels religieux en suivant majoritairement les règles sanitaires et l’un des principes coraniques : « Celui qui sauve une vie humaine, c’est comme s’il avait sauvé toute l’humanité. » (Coran 5 : 32)

« Le sens et les modalités du jeûne du mois de Ramadan » (Anne-Sophie Monsinay)

Le sens spirituel du jeûne

Le jeûne renvoie à l’idée d’un retrait du monde et de notre quotidien. « Saoum » signifie « jeûner, s’abstenir, faire abstinence, chômer, se taire, se calmer ». En se privant d’un élément vital pour le corps, nous l’affaiblissons et apprenons à le maîtriser. Nous sommes moins soumis à notre corps, à ses désirs, à notre mental, à notre ego et plus en phase avec notre état divin. En délaissant notre corps, nous nous détournons de ce qui contient notre incarnation et nous ancre dans ce monde. Nous favorisons des états spirituels plus poussés et plus propices à nous relier à l’Unité. Cela ne doit être qu’occasionnel car nous sommes sur terre pour vivre notre incarnation et nous réaliser dans notre corps. Néanmoins, le jeûne est un bon outil pour développer des facultés spirituelles. Paradoxalement, ce délaissement du corps entraîne en réalité une plus grande attention à celui-ci. Nous prenons davantage conscience de notre état physique, de notre force ou faiblesse physique avant de prendre conscience de la force spirituelle prodiguée par le jeûne. Les aliments consommés au moment de la rupture du jeûne le sont avec plus de conscience et ont un effet plus immédiat et ressenti sur notre corps. Par exemple, le jeûne sera vécu avec plus de difficultés au lendemain d’un repas trop copieux ou inadapté.

« Eva Janadin, une imame qui trace une voie nouvelle ! » (L’accueil radical, 14 avril 2020)

« Eva Janadin termine un doctorat en histoire tout en enseignant. Lors de nos rencontres, que ce soit à la radio RCF-Alsace (lien actuellement indisponible) ou à la paroisse Saint-Guillaume de Strasbourg, j’ai été frappée à chaque fois par la clarté de ses propos mais aussi par sa présence rassurante et sa profonde authenticité. Eva, aux côtés d’Anne-Sophie Monsinay, renouvelle notre compréhension de l’islam, de son herméneutique et de son actualisation. C’est une vraie bénédiction de la connaître.

« Le sens de la pérégrination et du désert en islam » (Anne-Sophie Monsinay)

1. La pérégrination : le voyage en pays lointain

La pérégrination ou « voyage en pays lointain » est une pratique spirituelle très développée dans les milieux soufies. Elle trouve sa justification dans le texte coranique.

Heureux ceux qui font retour, les adorateurs, les louangeurs, les itinérants, ceux qui s’inclinent et se prosternent, qui commandent ce qui est reconnu convenable et interdisent ce qui est considéré comme désapprouvé, ceux qui observent les limites fixées par Dieu. (Coran 9 : 112)

« Ce que le voile cache de l’islam » (Anne-Sophie Monsinay et Eva Janadin)

« Faire valoir des arguments théologiques amenant à dire que le port du voile n’est pas une obligation cultuelle en islam ne signifie pas, pour autant, appeler à réduire la liberté individuelle. C’est le sens de la tribune ici d’Anne-Sophie Monsinay et d’Eva Janadin, fondatrices de l’Association Voix d’un islam éclairé, qui militent pour la liberté vestimentaire permettant à chaque femme de s’habiller comme elles l’entendent. Explications.

« Imamat féminin : une tradition méconnue de l’islam » (Steven Duarte, The Conversation, 10 octobre 2019)

« Début septembre 2019, pour la première fois en France, deux femmes, Anne-Sophie Monsinay et Eva Janadin, ont dirigé une prière du vendredi (ǧumuʿa), à Paris. Ce temps de prière était voulu mixte et « progressiste » sans port du voile obligatoire. L’initiative très médiatisée de ces « imames » fait aussi écho avec celle de la théologienne et doctorante en islamologie, Kahina Bahloul.

« Voix pour un islam éclairé » (Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay, « Questions d’Islam », France Culture, 15 septembre 2019)

Et pour la première fois en France, deux femmes dirigent la prière. Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay ont cofondé l’association V.I.E (Les Voix d’un islam éclairé). Ce sont deux jeunes femmes à l’intelligence vive. L’une agrégée d’histoire l’autre agrégée de musique, elles sont les chantres d’un islam alliant spiritualité et progressisme. Elles s’attellent à adopter une nouvelle façon d’être musulmane en accomplissant un travail critique mené sur la pratique spirituelle pour faire naître un islam pour notre temps et notre société. Elles viennent présenter leurs idées sans vouloir imposer leur conception et pratique de l’islam. Elles affirment que rien, dans les textes de la religion musulmane, n’interdit l’imamat des femmes.

En réalité, l’obstacle à l’imamat des femmes n’est ni religieux ni théologique mais culturel et psychologique.

Elles viennent d’obtenir les fonds pour pouvoir prêcher une fois par mois pendant un an. Le site officiel des Voix d’un islam éclairé (V.I.E.) – Mouvement pour un islam spirituel et progressiste cofondé par Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay.

Écouter le podcast…

« Une première prière mixte dirigée par des femmes imames à Paris » (Marc Bonomelli, Le Monde des Religions, 10 septembre 2019)

« Fondatrices de Voix d’un islam éclairé, deux jeunes femmes imames ont inauguré le projet de mosquée Simorgh, rendez-vous itinérants dédiés à une pratique progressiste et spirituelle de l’islam, dans la mixité et l’inclusivité. « Un rêve d’enfant se réalise : je vais enfin pouvoir prier avec mes sœurs », se réjouit Kalidou, en souvenir de ses peines d’enfance, quand, à la prière collective, il était séparé des membres féminins de sa famille.