Mois : septembre 2008

« La fidélité dans le mouvement » (Souleymane Bachir Diagne)

« Les masses n’aiment pas la raison ? Pourquoi donc ne pas rester entre soi, à pratiquer la discipline de l’arcane selon la tradition des falāsifa et des soufis, entre « bons esprits » ? Tout ce que demandait Averroès, c’était que la communauté en général fût protégée de la philosophie et les philosophes de la misologie (haine de la raison) des foules. (…) Afghani est avant tout un réformiste qui ne peut s’en tenir à la séparation entre une élite, naturellement cosmopolite parce qu’elle parle le langage universel de la démonstration, et des masses qui seraient constitutivement enclines à détester ce langage et à se crisper sur une fidélité de répétition.

« Le droit à l’interprétation est aussi la porte ouverte au pluralisme » (Souleymane Bachir Diagne)

« Comment sait-on quand il faut interpréter et quand il faut prendre les choses au pied de la lettre ? (…) Mais s’il advient entre (le texte et la raison) une apparence de contradiction, alors c’est signe qu’il y a besoin d’interprétation allégorique pour ramener ce qui est dit à sa vraie signification. (…) Le signe qui indique qu’il faut interpréter n’est pas aussi simple à percevoir que dans le cas de la contradiction apparente entre texte et raison, voilà pourquoi l’esprit de démonstration ne s’acquiert, selon Averroès, par la formation philosophique que s’il est d’abord dans la nature de l’individu. (…)