Catégorie : Quelles alternatives ?

« Charte des Héritiers de l’Islam » (Abdennour Bidar)

« J’aimerais lancer un appel. Nous, héritières et héritiers de l’Islam, avons reçu en legs une culture spirituelle aujourd’hui prise en otage par la barbarie. Face à cela, il est temps de réagir. Nous ne pouvons pas laisser ce bien immense qui est le nôtre aux mains de ceux qui le dénaturent au nom d’une vision étroite et rétrograde de ce qu’il représente, ni le laisser pervertir par des monstres terroristes. C’est pourquoi nous ne pouvons plus nous contenter de répéter qu’il faut « réformer l’islam ». Si nous voulons vraiment le faire, si nous voulons vraiment faire naître en nous et autour de nous un « Islam des Lumières », alors il nous faut proclamer solennellement deux principes :

« Faites confiance à l’islam des Lumières ! » (Abdennour Bidar)

« Qui nommer à la tête de la Fondation pour les œuvres de l’islam de France ? La réponse dépend d’abord de la vocation que l’on souhaite donner à cette fondation. À quoi donc doit-elle servir ? Certes, il s’agira pour elle de prendre en charge des questions diverses parmi lesquelles les plus lourdes sont celles du financement du culte et de la formation des imams. Cela, tout le monde en convient. Mais le plus crucial est ailleurs et, pourtant, on semble ne pas s’en apercevoir… Les musulmans de France sont en mal d’identification, et ils ont besoin d’incarnation. Ce qui leur a fait défaut jusqu’ici, ce sont des personnalités et des institutions capables de donner de la culture musulmane une « grande image » fédératrice – l’image rayonnante de parcours de vie et de prises de position publiques qui expriment tout autant les héritages humanistes de l’islam que l’inscription plénière et sans réserve dans la République et ses valeurs.

« Le musulman doit explorer l’option du végétarisme » (Omero Marongiu-Perria)

La relation de l’islam, dans ses aspects cultuel et culturel, à l’animal est souvent associée à la notion d’« abattage rituel », comprise comme l’égorgement de la bête devant être réalisé selon des modalités spécifiques. Pour les musulmans vivant dans des pays à majorité non musulmane, le respect des règles relatives à la mise à mort de l’animal prennent également une dimension identitaire accrue, le rapport à l’alimentation « halal » se situant dans le noyau identitaire musulman fondant l’appartenance au groupe, indépendamment du respect des autres prescriptions religieuses.

« La contrainte de la Loi peut-elle être libératrice ? » (Eva Janadin)

« La Loi divine (sunnat Allâh) n’est pas seulement une loi qui n’aurait pour but que de nous asservir dans une condition immuable sans possibilité de changer, mais que cette loi, par son étymologie arabe, inclurait l’idée de formation et d’aiguisement. C’est comme si l’Homme, en s’appropriant cette loi, cette nécessité de se perfectionner, l’incorporait à lui-même et ainsi devenait autonome pour créer de nouvelles lois.

« Ce que Dieu a légué à l’Homme » (Eva Janadin)

« Le Coran accorde une place très importante à l’Homme, nous invitant à méditer sur notre rôle dans la Création. En effet, plusieurs versets nous indiquent la manière dont Dieu créa l’Homme. Il ne le créa pas en un jour, cela se fit sur plusieurs étapes et sur une longue durée. Dieu donna à l’Homme un enseignement, une sorte de formation pour qu’Adam s’améliore et se perfectionne.

« Prendre le Coran dans sa globalité pour lutter contre l’extrémisme » (Eva Janadin)

« Suite aux terribles attentats qui ont encore frappé l’humanité et la vie, il est nécessaire d’agir pour réformer l’islam. Il faut repenser l’islam afin qu’il ne soit plus possible de tronquer et trahir le texte coranique. Mais comment faire ? On se sent si petit face à ces forces qui nous dépassent. Pour réfuter le discours de ces terroristes islamistes, le réflexe est souvent de brandir d’autres versets ou partie de versets pour réaffirmer l’humanisme et le pacifisme de l’islam.

« Les leaders religieux musulmans gagneraient à faire leur critique historique » (Omero Marongiu-Perria)

« Jeudi 3 décembre, Saphirnews publiait une tribune de mon ami et confrère Michael Privot, sous le titre « Aux musulmans, de l’urgence du débat sur le salafisme ». Je rejoins parfaitement le propos consistant à inviter les musulmans au débat intra-communautaire, non pas en catimini, comme le souhaitent certains coreligionnaires, mais au sein même de la société pour dépassionner enfin les débats sur l’islam.

« Aux musulmans, de l’urgence du débat sur le salafisme » (Michaël Privot)

« À la suite des attentats de Paris de ce 13 novembre, le salafisme est subitement devenu un sujet de préoccupation internationale. Serait-il responsable de la radicalisation des jeunes terroristes ? Faut-il l’interdire, expulser les imams radicaux, supposément salafistes ? Retour sur une problématique fondamentale que l’urgence médiatique n’a pas permis d’aborder de manière optimale, renforçant le sentiment de stigmatisation d’une partie des communautés musulmanes.

« Pour une autocritique musulmane constructive » (Omero Marongiu-Perria)

« On peut gloser à loisir sur la pertinence ou pas, pour les musulmans, de manifester publiquement et en masse leur désaveu de l’instrumentalisation de leurs sources scripturaires, mais il reste un fait ; les trois terroristes qui ont semé le chaos dans les locaux de Charlie Hebdo n’étaient ni des fous ni des illuminés. Leur massacre a été planifié, ils ont été préparés au maniement des armes, leur parcours jihadiste est connu, et ils ont abattu seize personnes en s’appuyant sur des sources scripturaires considérées comme authentiques par la masse des théologiens musulmans.