Catégorie : Khutba

Prêche #28 « Blasphème et liberté de conscience selon le Coran » (19 novembre 2021, Eva Janadin)

Chères sœurs, chers frères en humanité,

Le blasphème désigne toute parole ou autre qui outrage la divinité, la religion ou par extension une personne ou une chose considérée comme sacrée. Dans de nombreux États, critiquer la religion, le Prophète ou le Coran est encore puni de la peine de mort.

On peut déjà se demander si le blasphème a du sens en islam. Comment peut-on envisager qu’une divinité puisse se sentir outragée ? N’est-ce pas de l’anthropomorphisme ?

Prêche #27 « Le bonheur et le malheur » (15 octobre 2021, Anne-Sophie Monsinay)

L’origine et le sens du malheur et des épreuves

1) L’origine du bonheur et du malheur

Pour la plupart des gens, le bonheur et le malheur dépendent des circonstances de nos vies et des événements que nous traversons. Ainsi, l’annonce d’un événement considéré comme positif sera source de joie, alors qu’un événement jugé comme négatif nous plongera dans une grande tristesse. L’événement en lui-même est neutre. C’est la perception que nous en avons qui nous permettra de le considérer comme positif ou négatif pour nous. Par exemple, une femme désirant un enfant et ayant des difficultés à tomber enceinte sera remplie de joie à l’annonce d’une grossesse. A l’inverse, si cette même femme ne souhaite pas d’enfant, elle sera effondrée de se retrouver enceinte accidentellement.

Prêche #25 « L’éthique du sacrifice de l’Aïd El-Kébir » (20 juillet 2021, Eva Janadin)

Ce n’est bien sûr pas l’islam qui a inventé le sacrifice rituel. Il en existait déjà avant la Révélation chez d’autres populations comme les Grecs, les Romains et chez les Arabes païens : le Coran mentionne les chameaux immolés durant la période du pèlerinage (Coran 22 : 36-37) et le Coran prévoit également une possibilité de rite de substitution au sacrifice par un jeûne de trois jours durant le pèlerinage puis de sept jours une fois rentré chez soi (Coran 2 : 196).

Prêche #24 Fête de la rupture du jeûne (Aïd el fitr) : « L’impureté » (Anne-Sophie Monsinay, 13 mai 2021)

La pureté dans le Coran

Pour saisir ce à quoi renvoie l’impureté en islam, il convient de cerner la signification de son opposé, à savoir la pureté. En effet, le Coran insiste davantage sur la pureté que sur l’impureté. Cette dernière n’est en réalité évoquée que dans certaines situations pratiques précises, qui, on le verra, ne renvoie pas exactement à cette notion d’impureté. En revanche, la notion de pureté est présente dans plusieurs versets, notamment à travers le terme zaka qui signifie dans sa racine « être pur, sans tache, croître, grandir, augmenter ». Dans son acception zaka, il signifie « croire en pureté, purifier ». De notre état de pureté dépend notre croissance spirituelle. Le Coran indique que cette purification est octroyée par Dieu qui l’offre par Amour à Ses créatures :

Prêche #23 « La Nuit du Destin, réflexions sur la nature du Coran » (Eva Janadin, 7 mai 2021)

Chères sœurs, chers frères en humanité,

J’espère que votre jeûne se passe bien. J’aimerais aujourd’hui que l’on réfléchisse ensemble sur le sens de la Nuit du Destin.

De l’importance de la nuit en islam

Dans le calendrier lunaire islamique, la journée commence au moment où le soleil se couche et non où il se lèvre. La nuit, al-layl, précède donc toujours le jour. La nuit a une importance forte dans la période de ramadan où, c’est au moment de la nuit, que le jeûne peut être rompu. Fréquemment, le Coran fait référence aux prières de la nuit.

« Vraiment, la prière de la tombée de la nuit est plus féconde et plus claire pour la Récitation coranique / Vraiment, pendant le jour, tes occupations t’absorbent. » (Coran 73 : 6-7)

Selon Ibn Kathîr, elle laisse une empreinte plus forte et touche plus profondément le cœur. La nuit facilite également la récitation plus claire et compréhensible. La nuit est l’opportunité de penser, de prendre de la distance avec le flux de la journée et de nos activités quotidiennes qui peuvent être envahissantes. Ces moments nocturnes comportent beaucoup de bienfaits spirituels.

Prêche #22 « Le sens et les modalités du jeûne du mois de Ramadan » (Anne-Sophie Monsinay, 16 avril 2021)

Le sens spirituel du jeûne

Le jeûne renvoie à l’idée d’un retrait du monde et de notre quotidien. « Saoum » signifie « jeûner, s’abstenir, faire abstinence, chômer, se taire, se calmer ».1 En se privant d’un élément vital pour le corps, nous l’affaiblissons et apprenons à le maîtriser. Nous sommes moins soumis à notre corps, à ses désirs, à notre mental, à notre ego et plus en phase avec notre état divin. En délaissant notre corps, nous nous détournons de ce qui contient notre incarnation et nous ancre dans ce monde. Nous favorisons des états spirituels plus poussés et plus propices à nous relier à l’Unité. Cela ne doit être qu’occasionnel car nous sommes sur terre pour vivre notre incarnation et nous réaliser dans notre corps. Néanmoins, le jeûne est un bon outil pour développer des facultés spirituelles, avec pour objectif de conserver les effets bénéfiques du mois de jeûne à l’issu de celui-ci.

Prêche #21 « Jésus dans le Coran » (Anne-Sophie Monsinay, 12 février 2021)

L’objet ici n’est pas de revenir sur les enseignements donnés par Jésus car le Coran ne le fait pas et ce serait bien trop long pour une simple khutba. Cela ne dispense pas bien évident chaque musulman de le faire en consultant les évangiles. Nous tacherons dans ce sermon de mettre en exergue son statut et ses caractéristiques ainsi que de comprendre quelle place il occupe dans le Coran et quel rôle et fonction il peut avoir aujourd’hui pour les musulmans.
Le Prophète Jésus ou Issa en arabe fait l’objet de divergences entre les 3 religions abrahamiques. Il est à la fois le clivage et l’union du judaïsme et du christianisme. Avant d’être Prophète, il est avant tout juif pratiquant et rabbin qui enseigne dans les synagogues. En le reconnaissant comme Prophète et Messie, les chrétiens se séparent des juifs qui le rejettent. Le Coran se veut l’arbitre des débats entre les juifs et les chrétiens concernant Jésus.

Prêche #20 « L’attitude de dévotion, un regard sur le qunût dans le Coran » (Omero Marongiu-Perria, 22 janvier 2021)

J’adresse mes louanges à Dieu, l’Éternel, l’Ineffable, préexistant à toute chose, Initiateur du monde et Pourvoyeur des subsistances ; Il est l’Unique en Son essence et les bienfaits qu’Il dispense sont incommensurables. En Lui je cherche la source de toute protection et vers Lui montent mes suppliques. J’atteste qu’il n’existe point de divinité en dehors de Lui et j’adresse mes prières et mes salutations sur notre noble Prophète, Muhammad ; ultime envoyé, il clôt le cycle prophétique par la transmission de la Parole de Dieu contenue dans le Coran, la Lecture par excellence, qui oriente le croyant vers le chemin spirituel conduisant au divin.

Prêche #19 « Comment interpréter les versets violents du Coran ? » (Anne-Sophie Monsinay, 6 novembre 2020)

Le texte coranique est régulièrement critiqué et condamné pour ses versets violents, repris et mis en exergues par les groupes terroristes, et qui feraient de ce texte une source de danger ou du moins discréditeraient son contenu spirituel. La triste et tragique actualité de ces dernières semaines a ravivé les tensions au sein de la société. Pour certains, le Coran serait responsable de ces assassinats à cause de ses versets guerriers. Nombreuses ont été les réactions hostiles de la part de non musulmans pour qui le travail des réformateurs ne serait pas suffisant. Selon eux, il faudrait éliminer du corpus tous les versets belliqueux. Quand bien même on adopterait cette position et rééditerait des extraits du Coran épurés des dits versets, il est fort probable que les partisans d’un islam radical, qui n’accordent déjà aucun crédit aux explications contextualisantes des théologiens, n’en n’offriront pas davantage pour cette version édulcorée. Par ailleurs, ces versets sont indispensables pour connaître et comprendre l’histoire de la Révélation et celle du Prophète Muhammad. Ils permettent également de constater l’absence de violence dans les nombreuses situations humiliantes qu’a vécu le Prophète ainsi que la grande miséricorde de Dieu qui l’emporte toujours. Car cette violence est encadrée, contrôlée et restreinte à des situations précises, inexistantes aujourd’hui, et s’interdit d’exister en dehors de ces dernières. En sommes, l’histoire et la mise en perspective de ces versets sont les meilleurs remparts à toute forme de violence à motifs religieux.